François Dubet, né en 1946 à Périgueux, est un sociologue, professeur à l’Université BordeauxII et directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Il est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à la marginalité juvénile, à l’école et aux institutions et a dirigé l’élaboration du rapport Le Collège de l’an 2000 remis à la ministre chargée de l’enseignement scolaire en 1999.
Guy Coq, membre du comité de rédaction de la revue « Esprit » traitera le sujet : « La démocratie rend-elle l’école impossible ? » L’école, et donc l’éducation, sont au centre de nombreux débats actuels. L’intervention de Guy Coq, agrégé de philosophie et ancien professeur à l’IUFM de Vincennes devrait permettre une réflexion stimulante. Dans un article publié récemment, Guy Coq écrit : « Enfin, on a constamment refusé de reconnaître que les relations entre l’école et la société sont régies par deux logiques, également légitimes mais exposées à se contredire. Il s’agit d’abord de la logique égalitaire : car la société démocratique exige de l’école une culture pour tous et de laquelle aucun citoyen n’est exclu. Mais en même temps, la société démocratique a besoin de renouveler ses élites ; et dans la mesure où tous les postes ne sont pas également prestigieux, il y aura de la compétition, de la sélection. Du coup l’école est soumise à cette logique élitaire, refoulée depuis des dizaines d’années par un discours qui se veut égalitaire. Les lycéens perçoivent le gros mensonge d’une politique condamnée aux effets d’annonce, aux promesses non-tenables. Leur révolte, en prenant au mot ces annonces, casse l’espoir d’une efficacité de la démagogie. Elle appelle une politique de vérité. Les évolutions récentes de la société ne peuvent et doivent laisser les acteurs de l’éducation dans le silence ».
Le prix Nobel de physique Pierre-Gilles de Gennes. Le vendredi 31 mai à 20 h 30 au Chapeau Rouge, le conférencier développera ses « libres propos sur l’Éducation ». Dans son ouvrage, « Les objets fragiles » paru chez Plon, Pierre-Gilles de Gennes part en guerre contre l’hégémonie sélective des mathématiques et « l’enseignement mou des universités ». Deux affirmations propres à entretenir un débat passionné et à, une fois encore, emplir la salle du Chapeau Rouge. Le prix Nobel poursuit par une série de propositions son analyse des dysfonctionnements et des carences du système éducatif. S’appuyant sur des grands noms et les grandes découvertes de l’histoire des Sciences, il préconise ainsi « le retour au bon sens », l’esprit des « leçons de choses » et le goût de l’observation.