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Guy COQ

philosophe

La démocratie rend-elle l’école impossible ?

jeudi 10 février 2000 20h30

Guy Coq, membre du comité de rédaction de la revue « Esprit » traitera le sujet : « La démocratie rend-elle l’école impossible ? » L’école, et donc l’éducation, sont au centre de nombreux débats actuels. L’intervention de Guy Coq, agrégé de philosophie et ancien professeur à l’IUFM de Vincennes devrait permettre une réflexion stimulante. Dans un article publié récemment, Guy Coq écrit : « Enfin, on a constamment refusé de reconnaître que les relations entre l’école et la société sont régies par deux logiques, également légitimes mais exposées à se contredire. Il s’agit d’abord de la logique égalitaire : car la société démocratique exige de l’école une culture pour tous et de laquelle aucun citoyen n’est exclu. Mais en même temps, la société démocratique a besoin de renouveler ses élites ; et dans la mesure où tous les postes ne sont pas également prestigieux, il y aura de la compétition, de la sélection. Du coup l’école est soumise à cette logique élitaire, refoulée depuis des dizaines d’années par un discours qui se veut égalitaire. Les lycéens perçoivent le gros mensonge d’une politique condamnée aux effets d’annonce, aux promesses non-tenables. Leur révolte, en prenant au mot ces annonces, casse l’espoir d’une efficacité de la démagogie. Elle appelle une politique de vérité. Les évolutions récentes de la société ne peuvent et doivent laisser les acteurs de l’éducation dans le silence ».




12 février 2000

Egalité des chances ? Guy Coq dénonce la démagogie du discours

La démocratie rend-elle l’école impossible ? Entre les logiques égalitaire et élitaire qui s’affrontent, le philosophe Guy Coq choisit sans états d’âme la seconde. Il en a donné les raisons jeudi soir, au Chapeau Rouge, au cours d’une conférence organisée par « La liberté de l’Esprit ». Proche de la gauche, Guy Coq n’en reste pas moins critique à l’égard de l’idéologie égalitaire. « Nous avons vécu dans l’illusion que seule l’égalité pouvait être le moteur de l’Histoire », lance-t-il d’emblée. « Une théorie apparue après 1918. Et qui triomphe au sortir de la Seconde guerre mondiale avec le projet Langevin-Wallon consacrant le tronc commun dans les écoles. La réforme Haby de 1975 s’est inscrite dans cette logique ». Et Coq de disséquer le moteur égalitaire. « Elle ne consiste pas seulement à garder les enfants le plus longtemps ensemble. Mais aussi à adapter la pédagogie aux élèves. « Prenons les enfants comme ils sont » : tel est le moteur de ce discours ». Dès lors, l’intellectuel se pose en fervent défenseur de la logique élitaire. « La sélection a toujours existé. Mais nul ne veut le reconnaître ». Une contradiction mal assumée contre laquelle il s’insurge : « Le système scolaire est égalitaire en théorie, élitaire de fait. Il faut avoir le courage de le dire. On reste sinon dans la démagogie ». Défenseur acharné de l’élitaire, Guy Coq ne tombe pas pour autant dans le piège élitiste. Ne propose-t-il pas d’ailleurs, la création de troisième d’excellence dans les banlieues ? « Non à l’homogénéisation scolaire », répète-t-il à l’envie. Et l’intellectuel de plaider en faveur de l’instauration de passerelles supplémentaires entre les filières. En posant carte sur table les règles de la sélection, opaques et dissimulées à ce jour. La suite du discours, hélas, n’est pas à la hauteur. Pressé par le temps, le philosophe aborde trop rapidement la question de l’école, en tant qu’institution et son indispensable investissement culturel au service de la démocratie. La traditionnelle séance des questions du public -200personnes environ- n’a pas permis d’en savoir plus. Dommage.



Diversifier les modes d’accès à l’élite et développer l’éducation

La démocratie rend-elle l’école impossible ? Pour écouter le philosophe Guy Coq disserter sur cette question et en débattre avec lui, près de 400 personnes s’étaient déplacées, jeudi soir au Chapeau-Rouge. Un débat qui a mis en évidence la nécessité d’un juste compromis au sein de l’école, entre une logique égalitaire et une logique élitaire.

Auteur de " La démocratie rend-elle l’école impossible ? ", Guy Coq, agrégé de philosophie et collaborateur de la revue Esprit, était l’invité de la Liberté de l’esprit, jeudi soir, afin de disserter justement sur le sujet. Ce qu’il a fait devant un parterre de 400 personnes.

Pour lui, l’école est lieu de confrontation de deux logiques : " Une logique égalitaire, fondée sur le grand principe républicain de l’égalité des chances pour tous, visant à établir une justice sociale à travers l’école ; et une logique élitaire. Toutes les positions sociales n’étant pas également enviées, cela génère concurrence, compétition et sélection. "

Or, pour Guy Coq, " La sélection par l’éducation n’est pas injuste en soi, ce qui est injuste, c’est la manière de l’appliquer ! ". Pour le philosophe, il est stupide de nier cette logique élitaire (" car un malade qui nie son mal ne peut guérir "),mais il est nécessaire de reconnaître les filières, et indispensable d’éviter le mono-élitisme en diversifiant les modes d’accès à l’excellence. " Il n’est pas normal que l’accès au moindre concours ne soit possible qu’aux seuls titulaires du bac, ou de tel type de bac, par exemple. "

Un état de fait maintenu par les élites elles-mêmes (" qui ont tendance à créer de l’inégalitaire ", fera remarquer un participant). " Ces élites ne s’ouvrent pas facilement, juge G. Coq. La question est celle de la justice des règles d’accès, il convient d’éviter qu’il n’y ait que des énarques dans les allées du pouvoir, puis que seuls les fils d’énarques deviennent énarques eux-mêmes ", prônant, parallèlement à une parité des sexes, un équilibre entre métiers en politique.


Donner du sens

Faisant allusion aux problèmes actuels rencontrés à l’école, Guy Coq averti : " Il faut faire attention à ce que les conséquences de la démocratie ne tuent pas la démocratie. Autrefois, la société avait priorité sur l’individu, aujourd’hui, c’est l’inverse, l’homme démocratique veut avoir le pouvoir de tout décider (par le vote, par exemple), il veut être en quelque sorte, sa propre création. " Et de dénoncer les multiples " consultations " faites auprès des jeunes, pour qu’ils déterminent ce qu’ils veulent qu’on leur enseigne. " l’école, comme la famille n’est pas démocratique, c’est une institution, elle existe au contraire pour générer de l’humanité, de l’éducation, cette dernière n’ayant rien à voir avec une simple suite d’apprentissages de connaissances techniques. "

Il faut, pour le philosophe, pour que l’institution garde auprès de jeunes sa crédibilité, ceux-ci y trouvent du " sens ". Y introduire une morale. " Mais attention, conclut-il, pas dans l’urgence. Il ne s’agit pas de dire : il y a de la violence, donc faisons de la morale. La morale n’est pas le remplacement du père fouettard. "



Biographie

Guy Coq est agrégé de philosophie, membre de la rédaction de la revue Esprit et cofondateur de la Fondation du 2 mars. Il assume la présidence de l’association des Amis d’Emmanuel Mounier. Spécialiste de la philosophie de l’éducation, il a donné des cours à l’IUFM de Poitiers.

Il est auteur entre autres de Démocratie, religion, éducation (1993).

Partisan de la laïcité, il entend montrer qu’elle n’est en rien incompatible avec l’éducation religieuse à l’école, du moment qu’elle laisse une place pleine et entière à la liberté de choix. Cela suppose une entrée philosophique dans l’étude de la religion. Chaque religion serait une réponse particulière à des questions existentielles qu’il suppose universelles.






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