Philippe Frémeaux est journaliste économique et éditorialiste au magazine économique Alternatives économiques et administrateur de la société coopérative éditrice du titre. Il collabore également à France Info et à France Culture.
Denis Clerc, directeur de la revue « Alternatives économiques » parlera le 11 mars prochain des enjeux et perspectives du passage aux 35 heures. La réduction du temps de travail constitue un processus universel et historique qui se poursuit sous nos yeux. La commission européenne a observé que dans la totalité des pays membres, pour la période 1983-1995, la durée hebdomadaire du travail a diminué en moyenne d’une heure et demie, passant de 40 heures à 38 heures et demie. La réduction du temps de travail s’est déroulée, dans le temps, dans un contexte de gains formidables de productivité et s’est accompagnée d’une amélioration importante du pouvoir d’achat pour les salariés. Alors, les 35 heures ? La potion magique ? A lire la presse, à entendre les prises de position aussi radicales que contradictoires, cela ne paraît pas si évident. Les employeurs n’en veulent pas, bon nombre de salariés craignent pour leur pouvoir d’achat, les chômeurs s’interrogent sur la réalité des créations d’emploi promises et le citoyen reste dubitatif devant ce débat qu’il juge souvent opaque. Pour l’éclairer au mieux, La Liberté de l’esprit a invité Denis Clerc, fondateur de la revue « Alternatives économiques », diffusée actuellement à plus de 100.000 exemplaires. Cet économiste de formation a été enseignant à l’université de Bourgogne. Il est l’auteur d’une d’une douzaine d’ouvrages dont le plus connu est « Déchiffrer l’économie » et « Réduction du temps de travail : que croire ? », toujours d’actualité. Ce n’est pas en économiste pur et dur que Denis Clerc abordera le sujet. En élargissant le champ d’analyse au-delà du conjoncturel qu’il n’ignore pas bien sûr, cet humaniste aidera à mieux comprendre les évolutions et les perspectives de travail qui dessinent, peut-être en cette période, un tournant de notre civilisation
Rémi Mer, consultant, de formation ingénieur agronome, s’est spécialisé dans le traitement des différentes crises par les médias comme celles de la vache folle. Pour lui, l’agriculture est un terreau de paradoxes, de symboles et de mythes. Une fertilité d’autant plus difficile à gérer pour l’agriculteur que certaines de ces représentations sont totalement déracinées par rapport à la réalité de son activité, tel cet arbre à frites que cherche un jeune banlieusard. Et pourtant, parce qu’elles existent dans la tête de certains, même les images les plus fausses sont à prendre à compte. « Il faudra faire avec », selon Rémi Mer. Mais pas n’importe comment.
Patrick Viveret, directeur de la revue « Transversales, science et culture », traitera le sujet : « Civiliser la mondialisation ». Depuis quelque temps, le terme de « Mondialisation » (ou globalisation) fait partie du langage courant. Mais que recouvre-t-il exactement ? Ce phénomène, dont on voit les effets manifestes sur le plan économique, obéit à la loi implacable du marché. Dès lors, n’est-il pas utopique de vouloir « civiliser » ou humaniser cette mondialisation ?